|
Martin et Sylvain écrit : Compte-rendu
de la visite chez Céline et Denis Halliez
Maraîchers
bio à Burgille (25)
Samedi 30
septembre 2006
Une
quinzaine de personnes se sont retrouvés ce samedi 30
septembre à Burgille, à proximité de
Marnay,
pour visiter l’une des (trop) rares exploitations en
maraîchage
bio du Doubs, celle de Céline et Denis Halliez.
Céline
et Denis se sont installés à Burgille en 2005,
après
quelques 5 années passées à
Recologne-les-Rioz
en Haute-Saône où, par manque de surface, ils
avaient dû
chercher une exploitation de taille suffisante pour
développer
leur activité.
I
Ca papotte
à l’arrière et ça
n’écoute pas les explications !
ls ont donc trouvé chaussure à leur
pied dans la
vallée de l’Ognon en reprenant une ancienne
exploitation
laitière bio. La plupart des terres ayant
été
redistribuées aux agriculteurs alentours, Céline
et
Denis ont récupéré la ferme en tant
que tel, un
vaste hangar (l’ancienne étable/grange) et un peu
de terrain
réparti en 3 parcelles, le tout couvrant 2,6 ha.
C’est
autour du corps de ferme que se concentre cependant le principal des
plantations, dont notamment deux serres-tunnels (un
troisième
sera bientôt remonté à
proximité des deux
autres) : tomates, aubergines, courgettes en fin de saison,
jeunes semis d’épinards, fenouil, topinanbours,
cacahuètes
(si si, en essai) etc. pour l’automne et l’hiver.
Désherbage
mécanique et manuel (pas toujours facile de poursuivre la
lutte en fin de saison !), bouillie bordelaise, purin
d’ortie,
anti-limace de toxicité limitée (sauf pour les
intéressées bien sûr)…bref
on est bien en bio
(on a essayé de les piéger, de faire du
chantage :
ils sont restés de marbre !).
P
« Non,
c’est pas ça une
courge ! »
as de fertilisation, sauf pour les cultures les plus
exigeantes. L’heure n’est pas encore à
l’élaboration
d’un compost (dont la bonne conduite reste
délicate), comme
d’ailleurs à toutes sortes de choses qui pour
l’instant
leurs sont secondaires : repos des parcelles, cultures
associées, calendrier lunaire... On a bien vu le
décalage
entre nos « fantasmes »
concernant le
maraîchage et la réalité de
terrain ! Pour
le moment, Céline et Denis essayent de rendre leur
exploitation rentable, tout simplement. Et pour cela ils bossent de
10 à 12 heures par jour, sur une surface qui est plus de
deux
fois inférieure à celle qui leur permettrait de
tourner
plus aisément (soit environ 6 ha), tout ça sur
des
terrains qui ne ressemblent pas franchement à ceux
d’Auxonne !
En ce qui
concerne le stockage, pour le moment c’est dans une ancienne
étable, sous la ferme. Une chambre froide est en cours de
construction dans le hangar pour permettre une meilleure conservation
des denrées.
Question
commercialisation, les choses se mettent petit à petit en
place : marché de Palente depuis 2004, distribution
dans
deux magasins (Biocoop Pontarlier et Comptoir de la Nature à
Besançon) et également vente sur place (on
s’est pas
privé d’ailleurs).
« Vous êtes
sûrs que vos enfants ne font pas de
bêtises ? »
Un
magasin est d’ailleurs en construction à
côté
de la chambre froide. Céline et Denis ont pour projet
d’y
associer d’autres exploitants (en tout cas d’au
moins vendre
leurs produits) : un producteur de volailles de Cult, un
vigneron bio de Hugier (Serge Ballot), etc.
A
« Bon,
puisqu’il veut des courges…»
près s’être tapé
un petit goûter
(gâteau à la carotte, maison bien entendu, tarte
aux
prunes, bière artisanale de
Haute-Saône… juste
histoire d’accompagner les enfants qui avaient faim), une
partie de
la troupe s’est rendue sur une des deux autres parcelles pour
aider
à ramasser potirons, courge muscade, courge galeuse
(très
jolie malgré son nom) et autres cucurbitacées qui
garniront le stand de Céline et Denis lors de la foire aux
Saveurs d’automne de Pouilley-Français, le samedi
suivant.
I
« Elles sont
énormes, ces tomates !... »
ls ont la pêche, ces maraichers ! Seulement, on
ne sait
pas si ça durera longtemps vu la cadence infernale qui leur
est nécessaire pour tout juste tirer de quoi vivre... C'est
un
vrai problème : des agriculteurs surmenés qui
s'usent,
pour à peine gagner leur vie, et des produits pas
forcément
à la portée de tous au niveau prix. Il faut
continuer à
réfléchir pour trouver des solutions, faire que
la
qualité des produits soit accessible au plus grand nombre,
et
que paysan ne rime pas avec “bosse tout le temps”
ni avec “pas
d'argent”. Sinon plus personne ne voudra faire ce boulot (et
avec
raison !). Comment fera-t-on alors ?
M
Rédaction : Sylvain et
Martin
erci à Céline, Denis et leurs
enfants pour leur
accueil chaleureux.
|
|
